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vendredi 16 octobre 2009

A la bibliothèque


(Photo de Martine Franck : bibliothèque pour enfants de Clamart)

Sur la rampe en colimaçon
Alignées pour quelques instants

Têtes radieuses des enfants
Tourbillonnent jusqu’au plafond



Visages lisses petits et ronds
Regards joyeux et pétillants
Esprits de bambins impatients
De s’amuser à l’unisson


Yeux vifs et curieux qui sourient
Petites bouches malicieuses
Autour du livre s’associent


Pour découvrir, mystérieuses,
Gaies aventures que l’on vit
Tristes histoires que l’ont dit


Belles pages ensorceleuses



Danièle






jeudi 15 octobre 2009

(avec les cartes DIXIT) SON BOULET



(Images extraites du jeu de cartes DIXIT)
 Son boulet était très encombrant.  Réfléchir, choisir, décider, supporter, tolérer, accepter, résoudre. Chaque matin l’alourdissait encore de contraintes nouvelles, d’une alternative inattendue, de renoncements drastiques. Il devait avancer, toujours devant. Aucune échappatoire. Chaque jour se refermait sur son épuisement .Le lendemain  le retrouvait toujours abattu.


Et l’esclavage reprenait.


Puis il a crié, hurlé, trépigné, tout cassé : le bureau, les carreaux, l’ordinateur, le photocopieur. Ils se sont précipités, l’ont menotté, l’ont enfermé.


Avec son boulet.


Mais il n’est plus lourd, à présent : il n’a plus besoin de le traîner. Juste attendre. Attendre le temps.


Le temps est clair aujourd’hui. La lumière traverse la lucarne, caresse son visage, détend son sourire. Pieds nus sur le carrelage, il laisse la fraîcheur remonter dans son corps, rafraîchir ses mollets, décrisper son ventre, alléger ses bras, reposer son esprit. Papiers décollés, déchirés, couleurs délavées, murs recouverts des jours qui passent par les précédents occupants. Il ne voit rien, ne pense pas, n’a aucune opinion, ne sait pas ce que demain sera, ne sait plus ce qu’hier était.



Sa prison le délivre.