Pages

mercredi 2 mars 2011

Mensonge d’écume le matelot

Mensonge d’écume le matelot, né sur le port, a embarqué jeune sur La Vagabonde. Loin de chez lui durant de longues périodes, il enchante les enfants et leurs parents quand La Vagabonde le leur ramène. Il leur raconte des histoires toutes plus merveilleuses les unes que les autres. Il est toujours très attendu car on sait que chaque voyage enrichit son répertoire.

Quand il se lance dans ses récits, son public traverse avec lui l’Océan, affronte les terribles tempêtes, s’éponge le front ruisselant de sueur sur les eaux tropicales, écope énergiquement le pont sous les rafales des averses d’hiver. Il rencontre des personnages extraordinaires dans des contrées étonnantes, où le soleil n’a pas la même couleur, où les forêts sont si denses qu’il y fait nuit, où la chaleur accable à tel point que les gens ne portent pas de vêtements et dansent pour faire venir la pluie.

Il parle aussi de pays où le froid règne toute l’année même si le soleil ne s’y éteint pas pendant six mois, où les pêcheurs brisent la glace pour lancer leur hameçon, où des montagnes gelées dérivent sur la mer, où la plupart des animaux sont blancs.

On ne sait jamais où la fiction se détache de la réalité. On voyage avec lui tout autour du Monde et du rêve. Sa parole est abondante. Chaque aventure en entraîne une autre et toutes jaillissent, s’élèvent, retombent et rebondissent

comme l’écume à la crête des vagues.
Danièle

mardi 1 mars 2011

Rengaine

EIle remplit ma tête
Me donne la migraine
Saleté de rengaine
Je l'entends qui répète
En boucle

Égrène son couplet
En enfonce la graine
Et force ma mémoire
Oblige à fredonner
Sans cesse
En cercle

Tout autour de ma tête
Tell'ment que j'en ai marre
De l'entendre en miroir
Réfléchir sans fléchir
Mêmes mots, mêmes notes.
Je cherche l’antidote
Ôtez-moi cette scie
Silence

Elle investit la place
Ne laisse aucun espace
Pour entrer autre chose
Même rien, une pause
Un instant un moment
Que son chant lancinant
Usant

Arrêter, respirer
Est-ce trop demander
Mais elle se cramponne
Rien ne la déboulonne
Elle reste plantée
Butée

Et m'accompagnera
Ne se décrochera
Qu'enfin la nuit tombée
Hébétée sombrerai
Alors dans le repos
KO

Danièle