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vendredi 28 mai 2010

DEGRADATION

Goutte à goutte, tombent les perles d'eau
À la surface
Scintillent en éclats, ondulent en anneaux
Disparaissent sans bruit au pied des grands roseaux

Furtives, discrètes,muettes, perlent les larmes
Sur ton visage
Fugaces et légères, imperceptible alarme,
S'évanouissent, ton sourire insouciant les désarme

Fil à fil se resserre la pluie
À l'horizon
S'approche pas à pas, de plus en plus fournie
Mouille les grands roseaux, inonde la prairie

Insidieusement vire la vie
Au fil du temps
Jour après jour, sournoisement, brise l'envie
Ronge sans rémission ta vaillance affaiblie

Sombre et dense, galope la bourrasque
Griffe la terre
Arbres fous, grands fantômes échevelés, claquent
Les grands roseaux, frappés, pantois, ploient sous l'attaque

Nuée ardoise enferme l'espoir
Au creux du cœur
Amoncellement lourd, fardeaux, chagrins, devoirs
Écrase, pulvérise, te jette dans le feu noir

Danièle

mardi 25 mai 2010

Associations

NUIT
Halo de lune apaise la terre. Le tintement lointain des étoiles assourdies s’étend au creux de ton silence. Assouvie, je respire ton parfum de fleurs endormies et d’herbes mouillées. Nuit profonde désaltère l’été. Sereine, enveloppée de tes douces fragrances, je coule mon rêve au moule bleu de ton obscurité.

VEINE
Veine de cuivre bleu, coupante en éclats muets, je suis ta rugueuse âcreté, crescendo, brûlure étourdissante.

JARDIN
Herbes folles, sang des arbres. Au jardin anisé croît le velours tendre, frissonnent les feuilles de lumière, gazouillent les pas crissants des enfants. Touches multicolores et couleurs espiègles où se cache le jus du miel nouveau, surprennent l’amertume de l’écorce.

CHEVELURE
L’onde de soie de ta chevelure s’écroule en lumière irradiante, ruisselle et crépite en frôlement fleuri. Perles de vanille, parfum de sueur. Le balancement mordoré fuit sous les doigts qui s’enfouissent. Fraîcheur évanescente, pain d’épice cuivré. (Inspiré de « La naissance de Vénus » de Botticelli)
Danièle

Reste encore

Souvenir tu m’appelles. Je voudrais résister.
Douce insistance, attirance, la nuit repoussée
Image floue, regard d’onde. Je me laisse faire
Refaire le chemin, redessiner tes mains
Quand je suivais ta voix dans l’or et la lumière.
Incertaine parole s’estompe avec le jour.
Remonter doucement tout le film à rebours.
Mon cœur s’accroche, retient le songe, déjà lointain.
Reste encore. Je ne dors. Garde-moi prisonnière
Des barreaux transparents des heures oubliées.
Attends encore un peu. Les contours effacés
S’impriment. S’éloigne ta silhouette à l’horizon
Du rêve. Paupières closes. La mémoire chancelle.
Aux rives du sommeil balance la nacelle.
Tu traverses le pont.
Danièle