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samedi 7 juillet 2018

Lecture coup de cœur : CE QUE JE SAIS DE VERA CANDIDA : Véronique Ovaldé éd vde l'Olivier

                Vera Candida revient sur l'île de Vatapuna où elle est née pour revoir sa grand-mère. Voilà comment s'ouvre et se referme cette saga.
         Véronique Ovaldé a l'art de nous transporter dans des contrées imaginaires dont on s'étonne de ne pas les situer sur une carte  ou de ne pas entendre leurs actualités aux J.T. 
          Ses personnages ont une vraie présence, bien concrète, bien complexe, depuis ces femmes prisonnières de leur condition féminine dans ce pays, jusqu'à Itxaga, le journaliste échappé de son milieu qu'il juge trop complaisant face aux maltraitances diverses, en passant par des hommes et des femmes au passé mystérieux, trouble, fasciste, tout cela dans un  climat lourd, voire irrespirable de machisme, de fortunes louches, d'exploitation des gens, de misère grise, d'avenir bouché.
        A travers quatre générations de femmes, Véronique Ovaldé dépeint leur condition très difficile de vie dans cette partie imaginaire d'Amérique latine. Jalouses de leur liberté, elles supportent à leur façon les aléas qui surviennent. Chacune met au monde une fille dont elle ne pourra pas dévoiler le nom du père, même si tout le monde autour d'elle connaît la sordide vérité. Elles doivent être maudites tellement elles sont prisonnières de leur infortune.
          Pourtant, la troisième, en l’occurrence Vera Candida, refusant le sort misérable qui semble lui être dévolu, embarque à quatorze ans pour Lahomeiria, sur le continent, bien déterminée à oublier son passé, à n'accorder sa confiance à aucun homme et à construire sa vie pour elle et pour sa fille.
               C'est un roman qui respire le courage,la force de vie, d'une écriture vive, décrivant l'action, s'attardant parfois sur une atmosphère, une réflexion. Des chapitres courts comme autant de scénettes très vivantes nous mènent d'un bout à l'autre de la vie de Vera Candida. 
                  Un vrai bonheur de lecture.