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jeudi 28 novembre 2013

Lecture coup de coeur : Ma Nanie (Alix de Saint-André)


                        Les gens heureux n'ont pas d'histoire, selon le vieil adage. 
                                                          Erreur! 
   Alix de Saint-André le prouve en nous entraînant dans la farandole des acteurs de son enfance, menée par Nanie. Tous ces gens aiment la vie et ceux qui la peuplent. Comme vous et moi, ils traînent leurs petits et grands malheurs dans un présent joyeux qu'ils enrichissent du souvenir de leurs chers disparus.
    Chez eux aussi on ne dit pas tout, mais plutôt par pudeur, ou pour ne pas faire souffrir, ou encore pour ne pas se faire plaindre. Seul compte l'attachement à ceux qui entourent, l'affection qu'on leur porte et le goût de vivre, transmis par Nanie au fort caractère et au cœur énorme. A moins que ce ne soit la famille qui l'emploie à son service qui donne un sens à son existence. Allez savoir...
    Un hymne à la vie et à l'amour dans le rythme enlevé d'Alix de Saint-André.

lundi 4 novembre 2013

Lecture coup de coeur: Dans les bois éternels (Fred Vargas)

Où l'on retrouve avec bonheur le commissaire Adamsberg et l'équipe de sa brigade pour suivre l'enquête compliquée qui doit élucider le meurtre de deux jeunes hommes, mais pas que...
Ecriture spirituelle et cultivée de Fred Vargas.
On n'a même pas hâte d'aboutir au dénouement tellement la compagnie des personnages, même celle des bourreaux, est divertissante.

mercredi 23 octobre 2013

Surprise d'automne

Le calme est revenu ce matin. Et le soleil. Et le ciel clair. 
Quand, au fond du jardin mes pas me conduisent, je m'arrête, émerveillée par les couleurs joyeuses de l'arbousier. Fleurs en clochettes blanches et fruit au rouge lumineux se disputent l'éclat du jour descendant, or fauve enveloppant les toits et les arbres.
Dernier clin d’œil de la belle saison, avant son départ derrière la Terre, comme un au-revoir, un rendez-vous pour d'autres journées chaudes et radieuses, quand les jours gris seront passés.
Mais profitons encore de ces quelques éclaboussures de couleurs vives dont il convient de se remplir les yeux  et la mémoire. Merci, l'arbousier du fond du jardin, de ta vigueur et de ta générosité colorée.

mardi 22 octobre 2013

Le vent a soufflé toute la journée.

Le vent a soufflé toute la journée, soufflé à perdre haleine. Ce soir encore il s’élance, se tordant en rafales, racle les toits de ses tentacules déchaînés, s’écrase au pied des murs et remonte de plus belle à l’assaut des maisons, grondant, tournoyant, effrayant. Les pins parasols se penchent un peu plus et le marronnier presque complètement dénudé lutte courageusement ; ses branches en squelettes tragiques se tendent, implorant la clémence du monstre. Mais celui-ci n’entend rien, assourdi par son propre vacarme. Sa force terrifiante s’engouffre dans les rues, soulève violemment les feuilles déposées au sol par l’automne, les entraînant dans une ronde frénétique. Il s’éloigne, puis revient, s’acharne, plus menaçant encore, chassant de son chemin les rares téméraires qui osent le braver. Sa colère redouble en tourbillon mugissant. Rien ne l’arrête, insensible, infatigable, il continue sa folle sarabande jusqu'à l’entrée de la nuit. En franchira-t-il le seuil ? Se lassera-t-il enfin ?

dimanche 20 octobre 2013

LA VALLEE DES MASQUES de Tarun Tejpal

La vallée des masques 
Tarun Tejpal (auteur de "Loin de Chandigarh)

Conte philosophique puissant.
Les utopies, leurs limites, leurs dérives dangereuses. La quête aveuglante du pouvoir aveuglant.
Tels sont les thèmes qui ont retenu mon attention. Mais ce ne sont pas les seuls car ce livre fourmille de réflexions profondes, même si parfois certaines semblent seulement effleurées.
Une grande poésie enveloppe absolument tout ce qui est évoqué dans cet ouvrage, même le pire.
Tarun Tejpal est un grand maître.

mercredi 9 octobre 2013

Lecture coup de coeur: LA DIAGONALE DU VIDE

La Diagonale du vide
de Pierre Péju

Mi-roman d'aventure, mi-réflexion sur le sens de la vie, de nos actes, de nos rapports aux gens et aux événements, de nos choix ou non-choix.

Marc Travenne décide brusquement de quitter la vie qu'il mène, et se retire au fin fond de l’Ardèche, au cœur de l'hiver.
Il y rencontre une étrange randonneuse qui va l'entraîner, et nous avec, dans un univers terrible.
Il y aura aussi une ancienne connaissance qui l'emmènera, et nous avec, dans un monde encore différent.

Bien que la technique paraisse un peu facile pour nous promener à travers des paysages géographiques ou intellectuels hétéroclites, et tresser un lien entre eux, on suit le cheminement du narrateur avec curiosité, d'autant que le récit est souvent poétique.

jeudi 3 octobre 2013

Brutus


 Toile de: Ivan Dmitriev
          La mâchoire inférieure se balance au rythme de ses pas, et les dents s’entrechoquent, en marquant la mesure de la Danse macabre.
  Clac-clac-clac-clac-clac, clac-clac-clac-clac-clac, clac-clac-clac-clac-clac, clac-clac-clac-clac-clac.
C’était, encore hier,  un beau bélier, gros et gras, prêt pour le régal des convives. Mais voilà, Brutus ne l’avait pas pris comme ça. Pas question de me faire manger par de gros goulus, moi, un bélier de la plus pure race. Comment une telle pensée avait osé leur traverser l’esprit se disait-il?  
Alors quoi faire ? Le mort. Bien mort. Si mort que les fourmis y ont cru. Etendu au pied de l’abricotier, les pattes en l’air, il avait attendu. Pas longtemps. Rameutées par une exploratrice aventurière, elles s’étaient rassemblées autour de lui. Elles avaient commencé à lui grimper dessus, sur le ventre, sur la tête, sur les pattes et dans les oreilles. Il entendait leurs réflexions : « Il est mort. » «  Non, je ne crois pas. » « Mais si, regarde, même ses paupières ne bougent plus. » « Attendez, je vais encore vérifier quelque chose. » La dernière à avoir parlé se glissa dans l’une de ses narines. Elle allait, venait, montait, descendait. Ses petites pattes lui chatouillaient la muqueuse. Il ne put se retenir : « A…a…atchhhouuum !!! »
La pauvre fourmi fut éjectée, mise sur orbite. Elle tourna trois fois autour du feuillage de l’abricotier. Puis le vent prit le relais et elle se mit à flotter au-dessus du jardin, puis passa devant les fenêtres de la ferme. Quand tout à coup, la fermière secoua son chiffon à poussière. Vlan ! Un grand coup sur notre fourmi. Paf ! Précipitée sur le sol, elle se redressa, ahurie, très énervée. Où était-elle ? Elle agita ses antennes pour les défroisser et  les dirigea sur le sol. Snif-snif-snif. Par où étaient passées ses copines ? Ah ! Les voilà. Elle tricota aussi vite que lui permettaient ses petites pattes, en suivant les phéromones de sa tribu. Elle ne mit pas tant de temps qu’on aurait pu le croire pour rejoindre le groupe des fourmis qui rentraient à la maison. « Eh ! Ne partez pas ! C’est trop fort ! Vous avez vu ce qu’il m’a fait ? Sus à l’ennemi ! A l’abordage ! » Et tous les insectes, comme une seule fourmi, reprirent l’escalade de sieur le bélier.
Ah non, se disait-il ? Ça ne va pas recommencer. Que me veulent ces bestioles ? Mais elles grimpent partout ! Pauvre de moi. J’ai beau me rouler par terre, elles s’accrochent. Allez, un petit sprint. Mais elles sont toujours là. Aïe-aïe-aïe. Elles s’attaquent à mes joues ! Et je les sens partout. Je commence à avoir froid. Voyons, à quoi ressemble mon ventre ? Eh ! Je n’ai plus que les os. Je vois mes côtes. Et mes pattes aussi sont squelettiques. Voilà que le vent passe à travers mon crâne, du trou d’une oreille au trou de l’autre oreille.
Brutus accéléra, galopa. Mais la rivière était loin. Quand ses pattes se posaient sur le sol, elles faisaient un drôle de bruit. Un bruit de castagnettes en folie. Il se sentait de moins en moins lourd. Il avait de plus en plus de mal à avancer. Son allure ralentissait. Il perdait ses muscles sous les mâchoires des carnassières. Cic-cric-cric faisaient les milliers de mandibules à l’œuvre.  Mais Brutus ne les entendait pas car ses oreilles avaient disparu. Les fourmis continuaient, inlassables, leur nettoyage, sans se soucier du tangage ni du roulis, trop occupées à grignoter méticuleusement tout ce qui était comestible.
Enfin, Brutus arriva à la rivière. Dans un dernier effort, il se jeta dans l’eau. Toutes les fourmis, surprises, lâchèrent brusquement prise et se retrouvèrent à flotter comme un petit nuage que le ciel aurait laissé tomber là par étourderie. Le courant les emportait, petites pointes noires piquées à la surface de l’onde.
Brutus remonta sur la berge. Il se retourna et se pencha sur la rive pour essayer de voir son reflet. Il vit un drôle de crâne de bélier qui le regardait et qui n’avait pas l’air très malin avec ses gros yeux qui roulaient éperdument au fond de leurs orbites. Brutus se demanda qui était ce farfelu. Avait-on idée de se balader ainsi, sans poil. A poil.  Il mit un certain temps à admettre que ce monstre, c’était lui ! Plus le moindre petit morceau de chair sur ses os. Et ces yeux fous, qui tentaient d’apercevoir ce qui se passait à l’extérieur de leur carapace, qu’ils étaient moches. Tout cela était absolument ridicule. Et même si le ridicule ne tue pas, Brutus se prit à désespérer de son sort.
Tout à coup, il remarqua que ses cornes s’élevaient toujours fièrement au-dessus de son crâne. Cette vision le rasséréna et il se dit que l’honneur était sauf.
Alors, il se redressa et, dignement, s’éloigna de la rivière.
Clac-clac-clac-clac-clac, clac-clac-clac-clac-clac, Clac-clac-clac-clac-clac Clac-clac-clac-clac-clac. Quelle joyeuse Danse macabre !

Danièle


mardi 28 mai 2013

LOIN DE CHANDIGAHR de Tarun Tejpal




Un jeune homme n'éprouve plus aucune attirance pour sa femme alors qu'ils ont vécu un amour passionnel et torride.
Lui est écrivain raté, journaleux...

A l'occasion de leur installation dans une maison de montagne, ils découvrent une grande quantité de carnets manuscrits...

Ce récit est le prétexte à une grande fresque de l'Inde à travers ses paysages, son climat, son histoire, sa politique. Tarun Tejpal nous fait rencontrer quelques personnages hauts en couleurs et il nous décrit leur façon très personnelle de s'adapter à la vie telle qu'elle se manifeste à eux.

L'auteur en profite aussi pour quelques aphorismes, illustrations de la sagesse orientale.

Peu d'action, beaucoup d'observation, mais narration envoûtante, comme l'Inde elle-même.

jeudi 18 avril 2013

Lecture coup de coeur: Paper money de Ken Follet



Scandale politique, délit d'initié et banditisme de base sont réunis ici dans un mélange détonnant sous les yeux des rédacteurs de l'Evening Post qui se demandent s'ils auront toutes les confirmations nécessaires avant l'édition de ce soir.
Construction rigoureuse, nombreux personnages, suspens à tous les niveaux et épilogue inattendu.
Excellente traduction. 
On se surprend à suivre les péripéties de tous ces voyous minables avec intérêt. Comment se peut-ce? Mais ça, c'est le secret de Ken Follet.  

mardi 16 avril 2013

Printemps

Premier jour en bord de mer. Magie du renouveau. Ciel infini où les oiseaux jouent à monter jusqu'au firmament. Les enfants trop longtemps emprisonnés au fond des maisons explorent de leurs cris l'espace illimité de la plage. Le soleil, de ses rayons légers, réveille ma peau engourdie par l'hiver. Les mouettes criardes se laissent porter par les courants d'air tandis que le ressac borde le sable de son écume mousseuse. 
Oui, il est bien arrivé, ce printemps désiré de longs mois, chargé de nos projets de sorties, de barbecue, de soirées entre amis, de vacances au soleil, de bains joyeux dans le mouvement des vagues ou dans l'eau fraîche des rivières. Tout reverdit, tout pousse, les fleurs colorent gaiement les talus, les prés et les jardins, les oiseaux nichent au creux des arbres redevenus abris de feuillage. La vie renaît.


dimanche 14 avril 2013

Lecture coup de cœur : UN PETIT BOULOT de Iain Levison

UN PETIT BOULOT de Iain Levison

Ou: comment survivre dans l'Amérique en crise.
Réponse:en devenant quelqu'un qu'on n'imaginait pas pouvoir exister, même dans ses rêves les plus loufoques. Et cela donne un autre regard sur la vie et peut-être pas le meilleur...
Roman alerte à la première personne.
Cynisme réjouissant et optimisme inébranlable.

mercredi 6 mars 2013

TAGS

Nouveau recueil intitulé LES TAGS DE MA RUE publié sur wobook.com:
http://www.wobook.com/WB3V1Fd7WY6h/Daniele-Chauvin/Les-tags-de-ma-rue.html

mardi 26 février 2013

Points de vue

Publication d'un recueil de nouvelles intitulé POINTS DE VUE sur le site wobook.com
Adresse du recueil:
http://www.wobook.com/WB3V1Fd7UO0j/Daniele-Chauvin/Points-de-vue.html

jeudi 31 janvier 2013

Variations en bleu majeur au-dessus de Paris



 Du bleu gris au gris bleu, le ciel de Paris, s’obscurcit peu à peu. Les lumières des réverbères serpentent au-dessus du flot des voitures. Les fenêtres s’animent, s’éclairant et s’éteignant au fil des allées et venues des occupants des appartements.
Jade, assise sur le rebord de sa fenêtre ouverte, derrière ses jardinières d’herbes odorantes, est songeuse : « Je suis inquiète. » Il a fait beau aujourd’hui, et la douceur du printemps entre, généreuse, dans le petit salon. Dans les jardinières, il y a aussi des fleurs, rouges, comme celles qui leur répondent, depuis l’angle de la pièce, tout près du bureau. Jade a gardé son gilet : les soirées sont encore fraîches. Mais la jeune femme veut respirer, dès les premiers jours, le charme de la saison du renouveau. Ses pensées, retenues derrière son visage sérieux et ses paupières baissées, se bousculent. « Je suis très inquiète. » Elle n’entend pas la rumeur de la ville depuis sa rue tranquille. De temps en temps, une voiture passe, présente quelques secondes au pied de l’immeuble, puis elle se fond dans le va et vient lointain de l’avenue voisine.

Claire, dans sa chambre, enlève les vêtements sévères qui l’ont accompagnée aujourd’hui. Ce soir, elle doit changer de look. Elle prendra d’abord un bain parfumé pour éliminer toutes les traces de sa vie laborieuse. Claire est femme de ménage, pardon, technicienne de surface, pour financer en partie ses études de droit. Ensuite, elle prendra un soin particulier de ses mains desséchées par le travail. Elle dénouera son chignon sage  pour laisser s’étaler sa chevelure dorée sur ses épaules. Elle enfilera ensuite la petite robe rouge si seyante, choisie cet après-midi pour l’occasion. Ses ballerines vernies lui rendront les jambes légères. Le temps frais de ce début de printemps nécessitera un gilet. Mais Claire n’a que celui qu’elle porte par-dessus sa blouse de travail. Elle cherche au fond de son placard le châle offert l’année dernière par sa grand-mère. Elle le trouvait trop précieux et ne pensait jamais pouvoir s’en servir. Mais aujourd’hui, il rehaussera parfaitement sa petite robe rouge.


Du gris bleu au bleu de nuit, le ciel de Paris s’assombrit. Les lumières des réverbères s’affirment. Les murs au crépi gris, les murs aux briques rouges se trouent de rectangles lumineux. Les occupants des appartements se dessinent brièvement, disparaissent, reviennent et s’en vont.

Jade n’a pas bougé. Elle pense à Claire. Elle l’imagine se préparant ainsi qu’elle le lui a conseillé cet après-midi en choisissant avec elle la petite robe rouge. Elle aimerait bien être invisible pour accompagner son amie dans cette aventure. De nouveau tous les arguments, favorables, contraires, qu’elles avaient passés en revue depuis plusieurs jours,  défilent. Elle se demande comment cette histoire se conclura.

Claire est fébrile. Elle jette un dernier coup d’œil au miroir, range une mèche de cheveux, remonte le châle sur ses épaules. Elle est prête. Elle se demande : « Ai-je eu raison  de me lancer dans cette bataille ? » Elle descend, prend le chemin de son rendez-vous.


Du bleu nuit au noir sombre, le ciel ténébreux enveloppe Paris. Les lumières des réverbères  triomphent. Les volets clos enferment les occupants des appartements. Seuls quelques rectangles, dans les étages, narguent  la nuit.

Jade est rentrée. Il fait très frais. Elle ferme la fenêtre.

A vingt heures quinze précises, Claire sonne.

Jade regarde sa montre : vingt heures quinze.

Devant Claire, la porte s’ouvre. Au fond du vestibule, on découvre le salon bruissant de conversations feutrées. Une foule de gens élégamment vêtus glisse sur le parquet. «Bonsoir. Qui dois-je présenter ? demande la soubrette»

Jade pense : « Les dés sont jetés. »

Claire s’avance. «  Dites au professeur Hautefort que Claire est là. »

        Jade s’assoit dans son fauteuil, prend son livre afin d’en poursuivre la lecture et soupire : « Claire me racontera demain. »


Du gris bleu au bleu gris, le ciel de Paris s’est éclairci. Le flot des voitures circule au pied des réverbères éteints et indifférents.
Jade rejoint Claire à l’entrée du métro. Elle est impatiente et inquiète pour son amie : « Comment cela s’est-il passé ? »
Claire sourit : « Tu avais raison, ça a été horrible. Quand Hautefort m’a vue, il est devenu rouge sang. Il a crié :
“ Que faites-vous ici ! C’est une réception privée !
– Je sais, j’ai été invitée par madame votre épouse, qui souhaite me présenter à votre ami le commissaire Charpe ici présent ce soir. Il sera heureux de connaître une personne avec qui vous vous conduisez très mal. “
Et je lui ai montré les photos que j’ai prises avec mon portable.
“Que dites-vous ?
– Je dis que j’ai rencontré votre épouse, comme vous le savez, au cours de mon stage dans son cabinet d’avocate. Elle a trouvé mon travail très intéressant. C’est pourquoi elle a insisté pour que je sois là ce soir et que j’aie l’occasion de rencontrer des personnes influentes. Je lui en suis particulièrement reconnaissante.
– Vous fréquentez ma femme ?
– Vous ne le saviez pas ? Nous nous rencontrons chaque semaine : elle me conseille pour la rédaction de mon mémoire. J’ai pour elle une grande estime et je m’interroge sur la conduite à tenir envers elle en ce qui concerne notre, comment dire, relation ?
– Vous ne lui direz rien !
– A elle, peut-être pas, mais au commissaire…
– Vous ne ferez pas une chose pareille.”
Là-dessus, sa femme est arrivée, toute souriante et elle m’a entraînée vers ses invités. On m’a donné plusieurs cartes de visite.»
Jade prend le bras de son amie : « J’espère qu’il te laissera tranquille maintenant. » Claire se raidit : « Peut-être, mais à présent, je vais entamer une procédure. Je vais le poursuivre. Je vais commencer par porter plainte dès ce matin.
– Alors, pourquoi as-tu fait cela hier soir ?
-- Je voulais voir la peur dans ses yeux. »

Du bleu gris au bleu pur, le ciel de Paris annonce une journée décisive.



lundi 7 janvier 2013

Lecture coup de cœur: LUNE CAPTIVE DANS UN ŒIL MORT de Pascal Garnier


Lune captive dans un œil mort de Pascal Garnier
Les premiers résidents d’une seigneuriale attendent les suivants, font leur connaissance et tentent d'y vivre agréablement leur vieillesse.
Sécurité absolue garantie rime avec ennui et solitude.
Ce livre  nous régale de la description du quotidien de nos anciens dans ce lieu vendu comme paradisiaque grâce à  son style plein d’humour flegmatique, et du même coup, il nous ôte catégoriquement l’envie, si elle existait, de souscrire à un tel projet immobilier.
Un roman noir-acide.