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dimanche 1 juin 2014

Les évaporés de Thomas B. Reverdy (Flammarion)

          Les évaporés est le nom donné au Japon aux gens disparus. Personne ne les recherche puisqu'il n'y a pas eu de crime et la famille veut les oublier car elle est déshonorée. C'est le cas pour Kaze, le père de Yukiko. Celle-ci, émigrée à San Francisco, veut, avec l'aide de son ex-petit-ami, essayer de comprendre ce qui s'est passé. 
          Sur les pas de Yukiko, de son ex-petit-ami et de Kaze, c'est le Japon d'après Fukushima que nous montre l'auteur. Il nous conduit chez les pauvres du quartier de San'ya à Tokyo et celui des yakuzas qui sèment la terreur. Il nous transporte aussi, à travers les souvenirs de Kaze et de Yukiko, dans le Japon d'avant.
           Les deux jeunes gens, en menant leur enquête, se posent une multitude de questions sur ce qui conduit à vouloir disparaître, le sens de la vie, ce qu'est le bonheur ou l'amour et les manifestations de ce dernier chacun avec son angle de vue.
           La violence s'étend comme une chape inévitable : le tsunami, la destruction de la centrale nucléaire et ses conséquences tragiques, les yakuzas impitoyables, celle que l'on affronte ou que l'on provoque pour survivre.
           Malgré ce contexte terrifiant, le roman est empreint de poésie et de bienveillance. On en sort essoré, mais avec le sentiment que la vie est toujours devant soi.